Appel de propositions : Defining and Enacting Person-Centred Archival Theory and Praxis [Définir et mettre en œuvre des théories et des pratiques archivistiques centrées sur la personne]

2021-06-18

[PDF] | English version

Rédactrices en chef invitées : Jennifer Douglas, Mya Ballin et Sadaf Ahmadbeigi

Une partie importante de la pratique archivistique implique de travailler en étroite collaboration avec les personnes qui créent, utilisent et entretiennent les documents et celles qui y sont documentées. Cependant, jusqu’à relativement récemment, le domaine archivistique a rarement reconnu dans ses théories et ses pédagogies le degré auquel il est, ou devrait être, centré sur la personne. Ce numéro spécial est conçu dans le cadre d’un effort visant à mettre en évidence et à consolider les développements vers une théorie de la gestion des archives centrée sur la personne et vers des approches centrées sur la personne de la pratique archivistique.

Nous définissons la théorie de la gestion des archives centrée sur la personne au sens large, comme une théorie qui déplace l’attention du document, où il a traditionnellement été presque exclusivement concentré, vers les personnes qui les créent, les conservent et les utilisent ou celles qui y sont représentées. Les approches centrées sur la personne sont évidentes dans les récentes études d’archives qui explorent l’empathie radicale, l’affect, l’intimité, le corps, le handicap, le démantèlement de la suprématie blanche, l’indigénisation et l’éthique des soins (et cette liste n’est pas exclusive). Les approches centrées sur la personne sont également évidentes dans les pratiques archivistiques ancrées dans les perspectives des personnes et des communautés, notamment celles historiquement lésées par le travail archivistique. Par exemple, les projets de description réparatrice et de redescription cherchent à lutter contre l’impact du racisme et d’autres formes de discrimination dans les instruments de recherche et dans les documents eux-mêmes; les politiques de retrait sur les sites web d’archives donnent aux personnes et aux communautés leur mot sur quels documents sont disponibles pour quels publics; et les approches tenant compte des traumatismes pour une gamme de fonctions et de relations archivistiques cherchent à soutenir et à responsabiliser les personnes qui ont besoin d’utiliser ou qui sont documentées dans des documents. Les approches centrées sur la personne ont également commencé à reconnaître l’archiviste/gardienne de documents/travailleuse de la mémoire en tant que personne; les travaux sur les traumatismes secondaires ou indirects, sur la précarité, sur les systèmes d’oppression au sein de l’enseignement de l’archivistique, des associations professionnelles et des institutions, et les efforts visant à créer des espaces sûrs pour les gens, qu’ils soient étudiantes, étudiants ou archivistes, autochtones, noirs, de couleur ou LGBTQIA2S+. Ces efforts témoignent d’un changement vers la reconnaissance que l’archiviste ne peut pas (et ne devrait pas) dissocier sa propre personnalité de son expérience des archives et des nombreuses exigences émotionnelles et relationnelles.

Ces projets ont commencé à développer un langage pour décrire leurs intentions et leurs objectifs, en utilisant des expressions telles que « centré sur l’humain » et « centré sur la personne » et appelant à un passage « des documents aux personnes », mais aucun vocabulaire commun n’a encore été défini pour décrire à quoi ressemble cette pratique. Il n’y a pas encore eu d’effort concerté pour rassembler des projets centrés sur la personne afin de comprendre les points communs et les différences dans les approches. Un objectif clé de ce numéro spécial est de rassembler et de consolider les théories et les approches centrées sur la personne afin de développer et de définir plus complètement le concept d’une théorie et d’une pratique archivistique centrée sur la personne.

La réorientation de la discipline et de la profession archivistiques pour qu’elles soient centrées sur la personne nécessite une perspective relationnelle ou centrée sur les soins et a des implications sur la façon dont la valeur archivistique est déterminée; sur l’organisation, l’utilisation, la représentation et la conservation des archives; et sur la façon dont les archivistes et la communauté professionnelle des archives travaillent avec les autres et au sein même de la profession. Nous invitons les soumissions portant sur un large éventail de sujets, y compris, mais sans s’y limiter, des approches centrées sur la personne ou des idées sur :

  • Agentivité des créateurs de documents et personnes décrites dans les documents
  • Relations archiviste-créatrice, archiviste-donateur, archiviste-chercheuse (et autres)
  • Approches des fonctions d’archivage centrées sur la personne (par exemple, évaluation et sélection, classement et description, référence, diffusion et sensibilisation, préservation)
  • Affect et émotion dans la théorie et la pratique des archives et des documents
  • Éthique des soins
  • Travail archivistique antiraciste, réparateur ou libérateur
  • Incarnation : archives-comme-corps/corps-comme-archives
  • Réflexivité des archivistes sur leur travail
  • Éthique de l’accès et de l’utilisation des archives
  • Consentement, agentivité, autonomie
  • Pratiques engagées dans la communauté, basées sur la communauté ou participatives
  • Justice sociale, justice transformatrice, justice émotionnelle, justice épistémique
  • Pratique tenant compte des traumatismes
  • Considérations sur le concept de « personne » et ses histoires d’inclusion et d’exclusion

Processus de soumission :

Manifestations d’intérêt : Toute personne intéressée à déposer une soumission à ce numéro spécial est invitée à soumettre d’abord une manifestation d’intérêt qui doit inclure : un titre proposé pour la soumission; un résumé de 250 à 350 mots décrivant l’objet de la soumission, les méthodes de recherche ou les cadres théoriques employés, la contribution attendue de la soumission à l’articulation de la théorie et de la pratique archivistique centrée sur la personne; et une biographie de l’auteur de 100 mots.

Veuillez transmettre votre manifestation d’intérêt à Jennifer Douglas (jen.douglas@ubc.ca) d’ici le 1er septembre 2021. Les manifestations d’intérêt seront examinées par les l’équipe de rédactrices en chef invitées du numéro spécial et les invitations à soumettre des propositions complètes seront envoyées d’ici le 22 septembre 2021. Remarque : une invitation à soumettre un article complet ne garantit pas la publication de l’article; chaque article sera soumis à un processus régulier d’examen par les pairs.

Soumissions complètes : Les soumissions doivent comprendre entre 5 000 et 8 000 mots. Nous vous invitons à consulter le Guide de rédaction Archivaria, qui fournit des conseils sur le style de citation, la mise en forme des articles, l’orthographe, la capitalisation, etc. Nous aimerions particulièrement que les autrices et auteurs examinent la section sur la prévention des biais, qui comprend également des références et des liens vers d’autres guides de style utiles y compris Elements of Indigenous Style de Gregory Younging et le guide de style conscient (en anglais seulement). Les rédactrices en chef invitées se feront un plaisir de répondre aux questions relatives à la préparation d’articles à soumettre et d’encourager les autrices et auteurs à communiquer avec elles.

Les soumissions complètes doivent être transmises d’ici le 31 janvier 2022. Veuillez les adresser à Jennifer Douglas (jen.douglas@ubc.ca). Le numéro spécial sera publié à l’automne 2022.

Mentorat par les pairs : Pour encourager davantage les premières contributions potentielles, les autrices et auteurs aux études ou en début de carrière, ainsi que celles et ceux dont la langue maternelle n’est ni l’anglais, ni le français, Archivaria a mis sur pied un processus de mentorat. Le but de cette option est de fournir aux novices des conseils supplémentaires tout au long du processus de soumission d’articles et de revue par les pairs. Cette option n’est pas destinée à fournir une aide à la rédaction d’un article, mais fournira aux personnes mentorées un espace convivial dans lequel poser des questions et recevoir un soutien lié aux procédures de soumission de la revue, aux directives de style, au processus d’évaluation par les pairs et, le cas échéant, au processus de révision et de publication.

Nous invitons les autrices et auteurs qui souhaitent participer à l’option de mentorat avec des pairs à l’indiquer à l’équipe de rédaction après avoir reçu l’acceptation de leur manifestation d’intérêt et l’invitation à soumettre un article complet pour revue.

*Besoin d’évaluatrices et d’évaluateurs des soumissions :

À ce stade, nous aimerions également inviter toute personne intéressée à participer au processus d’évaluation par les pairs pour ce numéro spécial à contacter Jennifer (jen.douglas@ubc.ca). Dans votre courriel, veuillez identifier les domaines d’intérêt et de pratique. Nous ne communiquerons avec toutes les personnes intéressées, mais nous apprécions votre intérêt à participer au processus d’évaluation par les pairs. Veuillez noter que l’évaluation par les pairs aura lieu principalement de février à mars 2022, mais peut débuter aussitôt que les soumissions seront reçues avant la date limite du 31 janvier. Après avoir accepté d’évaluer une soumission, les gens auront trois semaines pour terminer leur examen.